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f. 46 v°

VngUng amoureulx au pourtrait de s’amye.

OÔ doulx pourtrait quant ores te regarde
D’auoiravoir douleur/, et peine tu me garde,
Mais celle lalà sus qui ta forme est prise
Incessamment me condampne et deprise,
5Dont ij’ay assez/, et trop plus largement
Que ieje ne ditz/, de peine et de tourment.
Si langue auoysavoys tu parleroys mais elle
PouantPovant parler sa parolle me scelle.
Toutes les foys que deuersdevers toy ieje viens
10IeJe ne te voy me contredire en riens,
Ains obeir selon ma congnoissance ;
Elle au rebours :, de toute sa puissance
Me chasse loing de sa presence honneste.
Tu te repose et iourjour ouvrier/, et feste
15AupresAuprès de moy : ; elle comme le vent
Mobile ou plus :, et superbe souuentsouvent
Me laisse seul :, dont assez ieje me fache.
AÀ moy te monstre : elle de moy se cache,
Compte ne faict de mes prieres toutes,
20Mais toy tousiourstousjours voluntiers les escoutes,
Brief/, elle et toy combien en veriteverité
Que vous n’auezavez vngung brain d’esqualiteesqualité,
Ce neantmoins on peult dire de faict
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Que quelque cas :, bien semblable vous fait :
25C’est qu’en beaultebeaulté tu es la non pareille
Et en beaultebeaulté elle n’a sa pareille.