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L’acteur et fortune.
« Mais qui es tu ? — onOn m’appelle fortune ;
— Pourquoy as tu corpulãcecorpulance de fẽmefemme ?
— C’est pour autãtautant q̄que ieje suis importune,
Mobille/, faulce/, et d’inconstance fame ;
5— Tu es sans yeulx ? — quantQuant ieje donne des biẽsbiens
IlIls sont donnez :, sans y regarder riens ;
— Tu es debout sur vneune boulle ronde ?
— Pour demonstrer que les biens de ce monde
Sont inconstans/, et de peu de dureedurée ;
10— Ta dextre main d’une verge est pareeparée ?
De l’autre tiens vngung cornet plains de fleurs ?
— Ostancion la dextre des honneurs
Faict aux humains :, de mes biẽsbiens la senestre ;
— IeJe m’esbahis, considere ton aystre/,
15Ton oppullance/, et ton credit congneu :
f. 38 r°
Comme ton corps demeure tousiourstousjours neu ?
— Il ne fault point pour cela t’esbahir
Car puis qu’il est ainsi :, que tout ieje donne
Nature veult :, et toute loy l’ordonne,
20Que ieje ne doibz de quelque bien iouirjouir. »